Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alienor Créations
21 février 2011

En guise de présentation...

Je reprendrais le tout premier message de l'un de mes nombreux blogs entamés, jamais abouti....... et je vais essayer d'assumer celui-ci avec un peu plus d'acharnement, que diable !!

---------------------------------------------------------------------

Épisode 1 : La machine à coudre

On pourrait parler des heures sur ce que nous sommes, pour les uns, pour les autres, pour nous-même. Mais qu’en est-il réellement de nous, lorsqu’il faut faire un beau résumé, sans prétention ni modestie, en quelques mots justes et bien sentis ? Tout est à cause de mes parents… De toutes façons, c’est toujours de leur faute, qu’on se le dise ! Au commencement, je saurai dire combien de fois j’ai pu entendre durant toute mon enfance, ma jeunesse, mon âge bête : « ma fille, ne sois pas un mouton ! ». Et il a fallu vivre avec cela des années… Et puis, est arrivé le temps où ma mère s’est accordé à me laisser le choix de mes vêtements… Première erreur, pensa-t-elle très rapidement. Puis elle perdit patience.

Il faut dire qu’en y réfléchissant, le shopping mère-fille ressemblait très souvent à :

Maman : Bon, ma fille, tu as besoin d’un pantalon !
Moi : Ok. On va voir chez **** ?
Maman : Hors de question !
Moi : Et chez ****** ?
Maman : Oooh, c’est de la mauvaise qualité.
Moi : Chez ***** alors ?
Maman : Non.
Moi : Et chez **….
Maman : Non.
Moi : ...
Maman : Non.

Après avoir arpenté trois fois le centre-ville d’Orléans, on se retrouvait enfin devant le pas-de-porte d’un magasin qui paraissait être à chacune un assez bon compromis. Nous poussions la porte d’un pas décidé (et non moins soulagé) de ce nouvel univers qui s’ouvrait à nous : t-shirts, pantalons, jupes, pulls, robes, manteaux, étalés sous nos yeux. En règle générale, notre seuil de patience était parvenu à son premier palier… nous avions besoin d’un peu d’air ! Ma mère et moi nous éparpillions à travers les rayons, déjà à la recherche DU pantalon qui satisferait tout le monde…

Plus tard, nous nous retrouvions près des cabines…

Maman : Tu ne vas pas mettre ça ?
Moi : Tu ‘veux quand même pas que je mett’ça !
Maman : C’est vraiment moche, ton truc, là…
Moi : Beuuuurk !
Maman : Tu ne veux pas passer celui-là ?
Moi : On dirait une jupe-culotte, ça fait "vieille"…
Maman : Mon dieu, ma fille… Je ne sais plus quoi dire.
Moi : Et celui-là ? J’l’adore !! Il est génial !
Maman : Encore ! Tu en as déjà trois, des noirs…
Moi : Pfff…
Maman : Bon, tu te décides ! Dépêche-toi un peu.
Moi : Ouaiis, ça va !
Maman : Tu parles autrement, s’il te plaît. Sinon, ton pantalon…
Moi : …
Maman : Bon, on prend le bleu alors ?
Moi : Il est moche.
Maman : Mais non, il est très mignon et il te va très bien. Et puis, on ne va pas y passer des heures non plus !
Moi : M’en fous, j’le mettrai pas…
Maman : Ouuh, tu m’agaces. Très bien, on s’en va.

Et nous nous retrouvions dehors, sur le pas-de-porte, sans pantalon, encore plus fâchées. J’avais honte de m’être faite grondée devant tout le monde et ma mère était exédée d’avoir une fille coincée dans sa crise d’adolescence à ralonge. Nous remontions la rue.

Maman : Toutes façons, c’est toujours pareil avec toi ! La prochaine fois, tu iras avec ton père !
Moi : Pfff, mes copines, au moins, elles ont droit d’aller acheter leurs fringues sans leur mère…
Maman : Tu as honte de ta mère, c’est ça ?
Moi : Naan, c’est pas ça… mais j’aime pas. Toutes les filles, au lycée, elles ont le même !
Maman : Bon… On retourne au magasin, et on prend le noir, alors ?
Moi : Bah, j’veux bien…
Nous retournions sur nos pas, pénétrions dans le magasin d’un trait. Ma mère s’emparait du dit pantalon, payait. Nous ressortions du magasin et je collais une bise sur la joue de ma mère, tandis qu’elle soupirait. Nous rentrions à la maison en silence.

Devant autant d’énergie gaspillée, ma mère a dû tourner, retourner la question dans sa tête. Un samedi après-midi, elle débarque dans la cuisine et pose sur la table une vieille singer, le sourire aux lèvres. Je m’en souvenais, de cette grosse bête bruyante, qui durant toute mon enfance, sous les doigts de ma mère, m’avait transformée tour à tour en Minnie Mouse, en Blanche-Neige, en marquise ou en princesse médiévale, celle-ci aussi qui, entre deux coups de ponçage, avait permis à mon père de dresser de belles voiles sur ses goëllettes et autres thoniers. Quelques minutes plus tard, j’étais attablée, une bobine à la main et apprenait à faire une canette, passer le fil dans le long labyrinthe de la machine à coudre. La semaine suivante, nous faisions acquisition de mon premier métrage de tissu, bordeaux et noir, et de mon premier patron.

L’été serait impérial !

---------------------------------------------------------------------

Bon allez, j'essaie d'être un peu plus assidue, cette fois-ci !

Em.
XXX


Publicité
Publicité
Commentaires
Newsletter
Publicité
Derniers commentaires
Publicité